Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PROPOSITIONS DE REFLEXION POUR UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Archives
20 octobre 2006

Avertissement sur ce blogIl ne prétend pas

Avertissement sur ce blog
Il ne prétend pas présenter ma pensée ou mes analyses de manière figé sur les sujets. Il expose ma pensée « en recherche » sur ces questions. Mes travaux plus aboutis sont publiés dans des revues. Le projet est simplement d’avancer mes analyses, de les « pro-jeter » afin d’un dialogue le plus ouvert possible sur ces thèmes et afin de faire avancer la recherche « dia-loguée »sur ces questions (étymologiquement rappelons le, le dia-logue, suppose au moins deux voix ou deux pensées…)

Buts de ce blog
Réfléchir sur l’enseignement supérieur - recherche, fin de cycle de secondaire, université - et les penser comme un « tout unique ».
Proposer des réflexions et analyses sur cette question essentielle pour la vie démocratique de la cité.
Réflexion en propositions de méthodes et d’analyses de fond sur le domaine.
Ici aussi je ne prétends nullement à concurrencer les spécialistes sur le sujet mais à proposer un avis de non spécialiste, d’un praticien. La seule spécialité universitaire que je revendique est celle de philosophe politique et juridique, plus encore à l’intérieur de cette spécialité c’est la question du droit qui me préoccupe.
Mais être philosophe implique aussi considérer que tous les thèmes sont liés. Or selon moi, la pédagogie est un moyen qui vise aux mêmes fins que le droit mais il y vise avec des outils qui sont encore plus élaborés, plus nobles.
Pour paraphraser Kant  et M Walzer je souhaite dire que dans la « sphère du politique » elle-même à déterminer mais en s’opposant rigoureusement aux définitions que C Schmitt donne de la « notion de politique », je dirai   
qu’il existe une  « sphère des fins » et une  « sphère des moyens ».  Les deux sont liées mais distinctes. La sphères des moyens se constitue selon moi d’un ensemble hiérarchisé qui va du plus « noble et plus compliqué, plus ardu et qui nécessite le plus gros effort de travail, d’analyse, d’écoute et d’échange » au moins « noble, etc.. »
La sphère des moyens commence donc par l’amitié ou l’amour qui est le moyen le plus noble qui soit et le plus difficile et elle s’achève par la guerre, en passant par( ordre décroissant) par  la discussion, la pédagogie et le droit.
En conséquence dans mon idée, le moyen le plus « excellent » au sens aristotélicien du terme est l’amitié( la philia) puis vient la discussion ( le logos) puis ensuite l’enseignement ( paiedeia) le droit (diké) puis la guerre…
Clausewitz avait donc raison « la politique est bien poursuivie par la guerre » mais il se trompait car alors que la « politique » est une sphère qui sert des fins plus nobles qu’elle, la guerre n’est qu’un moyen, le plus vil de tous.
Le droit est donc le moyen qui, dans ma hiérarchie, se situe au-dessus - mais tout juste au-dessus - de la guerre.
En conséquence au dessus du droit vient l’enseignement. Or dans tout moyen il y a des degrés (le génial Leibniz nous l’a souvent rappelé, rien n’est discontinu…) . Il y a plusieurs manières d’envisage le droit, la guerre, la discussion, l’amitié même.
Mais donc il y a plusieurs manières d’envisager l’enseignement. L’enseignement supérieur est ( ou devrait être) à l’intérieur de la paédeia le parent le plus excellent, le plus noble, le mieux respecté, celui qui devrait attirer tous nos soins or tel n’est malheureusement pas le cas.

Tout est inversé. La guerre vient avant le droit le plus souvent et les militaires sont souvent mieux considérés que les juristes ( je n’ai rien contre les militaires mais ils ne sont qu’un dernier recours) et les juristes moins bien que les professeurs.
A l’intérieur des professeurs, ceux qui font de la recherche, perfectionnent considérablement leur art, sont moins bien traités que ceux qui se contentent de répéter continuellement le même cours.
Quant à la discussion et l’amitié n’en parlons pas. Cela vaut mieux car dans la hiérarchie il n’y a rien de plus méprisé aujourd’hui ( dans nos démocraties pourtant parle-mentaires… (mais le lien entre le parle et le « ment » est déjà le signe d’un mépris que la langue implique et qu’il faudrait d’ailleurs un jour songer à réformer. Plutot que « parlements » ,il faudrait sans doute un jour parler de « forum »…Au sens ici où c’est bien ce qu’il y a de plus « fort » après l’amitié qui se joue dans une cité.

Notre but dans ce blog est donc de tenter d’apporter ma pierre à cet édifice là, de tenter ( avec ceux qui le voudront bien) de poursuivre des analyses déjà entreprises, de donner un point de vue afin d’essayer de tenter de faire avec d’autres que l’enseignemetn supérieur soit le plus supérieur possible.

1) Elitisme ou « ouverture à tout va…? »
Voici ici le prototype du faux débat sur le sujet. Il est ridicule de prétendre l’un et l’autre. Il faut les deux tout simplement : l’excellence et l’ouverture.
Il est criminel en effet de laisser des jeunes ( ou des moins jeunes) coupés du savoir car comme Hobbes l’a noté ( mais chez lui il y avait si ce n’est une espèce de double langage à tout le moins une certaine pointe d’ironie) l’homme est un être de « curiosité », il « veut apprendre ».
Sans doute « veut-il » apprendre parce qu’il est inquiet. Mais l’inquiétude n’est qu’un élément de surface et Hobbes ne l’a pas vu.
L’homme est inquiet car ce qu’il souhaite avant tout c’est exprimer sa « singularité »…L’idée d’exprimer sa singularité est souvent « méprisée »…Or c’est un tort.
Etre soi, se vouloir « singulier » et exprimer sa « singularité » c’est être « pleinement soi ».
Le « soi plein » est peut-être un rien - Hume, Montaigne et autre ont eut raison peut-être de le rappeler - mais ce rien là est le seul auquel nous tenons cependant…D’ailleurs qu’ont cherché à faire d’autre Hume et Montaigne si ce  n’est exprimer leur ressenti, le découvrir, se connaître ….?
Il n’est certainement pas qu’une volonté. Mais il implique pour être , un « dévoilement continuel »et ce « dévoilement » est impossible lorsqu’il n’est pas mené par un travail de recherche.
La recherche est affaire de degré. Cependant plus la recherche supérieure est « supérieure » et plus celle qui est inférieure le sera un peu moins.
Il faut donc d’une part ouvrir le plus possible l’enseignement universitaire et supérieur au plus grand nombre mais ne pas se leurrer sur l’hétérogénéité des élèves, des étudiants et des professeurs….Se leurrer sur le sujet serait d’ailleurs faire preuve d’injustice et pour ces élèves, ces professeurs et ces institutions qui les accueillent et pour le peuple même qui leur permet de s’exprimer, de vivre pleinement leur souci d’apprentissage et de recherche.

Comment ? Et bien ? Notre pays a fait un gigantesque effort après la guerre pour construire de nouveaux lycées et quelques nouvelles universités. Il doit faire plus et mieux en ce domaine.
Il doit ) d’une part rénover ceux qui existent, hausser le niveau à leur sujet et b) ouvrir plus encore le système en construisant de nouvelles universités, de nouveaux lycées , de nouveaux laboratoires de recherche en faisant en sorte cependant de permettre  de penser le plus possible le lien entre ces établissements mais aussi afin d’assurer la qualité de ceux -ci ?
Comment ?  Faut-il constamment insister sur les « devoirs des meilleurs ? «  . Les devoirs des meilleurs sont une réalité mais j’aimerai aussi ici que l’on parle aussi et de leurs droits et de ce que doit être les « meilleurs ».

Les « meilleurs » ne sont pas des héritiers - mais ils peuvent l’être aussi -.
Les meilleurs sont uniquement ceux qui, en acte, et Leibniz avait raison de le souligner agisse le plus possible « en acte » pour le plus grand nombre. En d’autres termes, ce sont ceux qui sont « kantiens » en « acte » mais sans idéalisme car le sacrifice n’est pas le fait du meilleur mais il est le fait du « fou ».
Au dessus de l’enseignement , il y a le dialogue, au dessus du dialogue il y a l’amitié mais- Aristote l’avait noté au-dessus de l’amitié il y a la  vérité et de la vérité il y a cette « substance première  » cet « ousia » qu’est l’individu au sens premier du terme et ensuite l’espèce, puis le genre.

Les individus excellents sont ceux qui n’oublient pas que la substance se décline dans ces trois dimensions mais qui surtout parvient à les faire vivre en acte dans sa vie de tous les jours.

Dans le doute c’est toujours celui là qu’il faut favoriser puisqu’il aidera le plus grand nombre. Leibniz a eu raison de le souligner….Mais évidemment il ne s’agit ici que des moments de « doute » ou d’exception. Dans le quotidien, il faut penser équitablement, de manière égal à tout le monde.

En conséquence, à la question : qui aider les établissements supérieurs ou ceux qui le sont moins ? Que faire ouvrir ou fermer l’enseignement ?  Quels sont les meilleurs , les héritiers ou les méritants ?

La réponse nous parait indiscutable ( pour le moment mais nous sommes prêts à la discussion sur ce sujet)

Dans la normal , ce sont tous les établissements d’enseignement qu’il faut aider et en conséquence il faut rétablir la hiérarchie des moyens comme nous l’avons indiqué. Penser « moyens » en ce domaine ce n’est pas que penser « argent » mais c’est évidement aussi y songer.

En cas de doute, de problème, de priorité ( mais les moments ou il faut trancher prioritairement sont plus rares qu’il n’y paraît, les hommes voient souvent l’urgence, là où elle n’est pas) alors ce sont les supérieurs qu’il faut aider.
Ces supérieurs doivent être « distingués » pour ce qu’ils font et donc des hiérarchies existent qui se révèleront dans ces moments d’exception.

Cependant le supérieur s’il peut être un héritier ne l’est pas nécessairement, c’est essentiellement celui qui dans sa vie et en acte s’accomplit pleinement et vie pleinement sa « singularité » d’homme qui est en premier lieu de se vivre soi, puis d’aider ensuite les autres et le plus grand nombre à se vivre pleinement lui-même. Le supérieur ou l’excellent est donc celui qui a le sens de ces limites et qui sait parfaitement les harmoniser, qui sait trouver ce point de « communication entre les substances »

Le bon politique n’est autre que celui qui sait opérer ces distinctions, qui sait les repérer et qui sait les faire vivre au quotidien. Ce n’est pas celui qui sait distinguer l’ennemi de l’ami ou le désigner à la foule, le jeter « en pâture »au peuple. C’est celui qui sait qui est et ami de lui-même et ami du peuple, lui-même ami du genre et de l’espèce et qui sait qu’au bout du compte le ressort secret du monde - ou idéal - se situe dans cette vie « en acte » de ces singularités là.







Publicité
Commentaires
PROPOSITIONS DE REFLEXION POUR UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Publicité
Derniers commentaires
Publicité